Ce qui repousse partout ne peut être dissout

Depuis les sinistres bureaux de la place Beauvau, la dissolution se voulait la fin d'une histoire. Et pourtant le bruit qui court à travers le pays, là où les espoirs bourgeonnent encore, dit tout autre chose. La menace court toujours, mais nous la voyons comme un appel à constituer un réseau de résistance, comme un levier pour rejoindre plus nombreux.ses encore les prochaines actions des Soulèvements de la Terre et l'ébullition sociale inassouvie en cours dans le pays.

Au cœur du ravage que ses politiques ne cessent d'attiser, le gouvernement a annoncé il y a quelques semaines la dissolution des Soulèvements de la Terre. Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétendait que nous n'aurions plus le droit d'exister ensemble, ni de nous organiser. Alors qu'un se révélait la contamination d'un tiers de l'eau potable du pays par un pesticide interdit, Macron affirmait faire de la défense des terres et rivières un délit national.

Depuis les sinistres bureaux de la place Beauvau, cette dissolution se lance comme un couperet. Elle se voulait la fin d'une histoire. Et pourtant le bruit qui court à travers le pays, là où les espoirs bourgeonnent encore, dit tout autre chose. Des chuchotements contagieux, des éclats de solidarité innombrables nous rappellent que les pires des attaques produisent parfois des renversements inattendus.

Et si cette dissolution était en réalité un appel ministériel à rejoindre un grand mouvement de résistance ? Un réseau déjà fort de 100 000 membres déclarés, engagés dans la vie publique, dans des collectifs et syndicats. Un mouvement prétendument interdit mais collectivement inarrêtable visé par le pouvoir mais ancré dans les territoires, présent dans les lieux de travail et d'études, les granges et arrières-salles, jusqu'au sein même des administrations. Le gouvernement prétendait nous faire disparaître, en réalité nous serons chaque jour de plus en plus visibles.

Face à la persistance de cette menace, nous vous proposons un grand jeu. Un jeu on ne peut plus sérieux, un jeu qui constitue un réseau de résistance. Nous allons ensemble, dans les jours et semaines qui viennent, continuer à faire apparaître les Soulèvements de la Terre de 1000 manières dans l'espace public: devant les bistrots et centres sociaux, à la pause café, par des réunions ouvertes, des antennes internationales, des inscriptions sur les murs, des fanions et des fêtes, des désarmements et des pieds de nez. En cas de dissolution, les Soulèvements ressurgiront au débotté sur des chantiers ou au cœur d'un site industriel, déborderont de rues bondées de clameurs contre l'ordre marchand, s'enracineront dans des jardins pirates, des maisons du peuple ou des fermes communes. À vous, à nous de trouver.

Ce qui repousse partout ne peut être dissous.

Nous, participant.es de partout aux Soulèvements, vous appelons donc à rejoindre les comités locaux qui se sont formés ces dernières semaines, les centaines de résistances territoriales et sections syndicales déjà existantes qui ont revendiqué publiquement leur appartenance au mouvement. La parole des Soulèvements de la Terre leur appartient, elle vous appartient.

Nous allons forger partout les complicités nécessaires pour enrayer concrètement l'avancée du bitume, l'assèchement des sols, l'intoxication de l'eau et la dissolution des liens.

Nous allons nous retrouver. Vous êtes, nous sommes, les Soulèvements de la Terre.

En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s'engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta!, Cerveaux Non Disponibles, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c'est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, ...

Ces différents canaux, créés en solidarité par des soutiens ou des orgas, hébergeront les multiples voix décentralisées qui se revendiquent aujourd'hui être les Soulèvements de la Terre :

Un blog Mediapart d'amies des Soulèvements de la Terre :

https://blogs.mediapart.fr/les-ami-es-des.../blog/

Un canal telegram inter-orga à rejoindre : https://t.me/infoline_25mars

Une adresse mail d'ami.es du mouvement qui s'engage à collecter la manière dont différents organisations et luttes locales existantes comptent le décliner localement :

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Des appuis et antennes-relais internationales des Soulèvements de la Terre sont annoncées en Italie, Suisse, Belgique, Espagne et aux Etats-Unis par un certain nombre d'organisations et médias face aux menaces de censure par le gouvernement français

Des équipes juridiques en soutien continueront à suivre les procédures engagées : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

https://www.youtube.com/watch?v=4KJACzsgm54

 

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Des appuis et antennes-relais internationales des Soulèvements de la Terre sont annoncées en Italie, Suisse, Belgique, Espagne et aux Etats-Unis par un certain nombre d'organisations et médias face aux menaces de censure par le gouvernement français

Des équipes juridiques en soutien continueront à suivre les procédures engagées : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

https://www.youtube.com/watch?v=4KJACzsgm54

Communiqué Unitaire
Rassemblement de soutien suite à l'offensive massive du gouvernement contre des militant.es écologistes
Et contre la dissolution des Soulèvements de la Terre


 

Perquisitions, gardes à vue de 96h, transferts à Paris : le gouvernement mène une offensive massive contre les militant•es écologistes qui ont participé à des actions de désobéissance civile et de désarmement ces derniers mois. 
 

Alors que les industries, l'agro-business, soutenues par l'Etat menacent nos conditions de vie et font craindre à la population un avenir de plus en plus sombre, le gouvernement a choisi de nous traiter, nous, en terroristes. 
 

ZAD de NDDL, Nantes, Marseille, Tours, Bure... des camarades ont été perquisitionné•es et arrêté•es ce matin par la Sous direction antiterroriste (SDAT), deux semaines après une première vague d'arrestations en lien avec une action de désarmement de Lafarge-Holcim, complice de Daech. 
 

L'intensification des intimidations arrive au moment où le gouvernement rêve de dissoudre les Soulèvements de la Terre. Hier matin, pendant les opérations de police, Olivier Véran a choisi le plateau de CNEWs pour confirmer la dissolution « dans les plus brefs délais » de l'association. 
 

Malgré leurs tentatives et leur agitation, qu'espèrent-ils obtenir ? Partout la terre se soulève. Partout nous nous soulevons et nous continuerons de le faire. Parce que nous n'avons pas le choix, nous ne nous arrêterons plus. Le mouvement pour les terres vivra tant qu'il le faudra. On ne dissout pas un soulèvement. 
 

Nous, organisations syndicales, politiques, associatives, récusons l'autoritarisme de ce gouvernement qui utilise la répression et la violence à chaque fois qu'il est contesté. Par son soutien à celles et ceux qui collaborent avec les terroristes, détruisent les terres, s'accaparent l'eau, le gouvernement dévoile son association de malfaiteurs avec les industries les plus toxiques au monde. Nous faisons le choix, au contraire, de nous tenir du côté de celles et ceux qui défendent le vivant et les communs, à une époque où c'est devenu une nécessité vitale. 

 

En soutien aux personnes arrêtées pour avoir défendu les terres et l'eau, contre la dissolution et la répression des militant•es écologistes, nous appelons à un rassemblement mercredi 21 juin à 18h à la Préfecture. 


Signataires :

Les Soulèvements de la Terre, Soulèvement de la Terre Nantes, Soulèvements de la Terre Saint-Nazaire, Solidaires 44, UL CGT Nantes, Nantes en Commun, la Société Civile, XR Nantes, Maison du Peuple, Féministes Révolutionnaires Nantes, Dispac'h, L'Odeur de la Brioche, NPA 44, CNT 44, Collectif lycéen autonome nantais, LFI 44, Réagir ensemble et pour tous.tes, Youth for climate Nantes, Contre Attaque, UD CGT 44, Collectif à la criée, UCL 44, La Tête dans le Sable, EELV Nantes, AVEC, le Cri du Bocage, AFA Nantes, Alternatiba-Nantes, GIGNV, FSU 44, VISA 44, NDDL Poursuivre ensemble, Front uni de la restauration 44, Culture en lutte-Occupation Graslin, Attac 44, DAL 44, Ensemble 44, Gauche Démocratique et Sociale 44, Collages Féministes Nantes, CAMIL, Carrière du Tahun, collectif Grand Auverné, GDS.

Communiqué de la Confédération Paysanne

Le mouvement des Soulèvements de la Terre a contribué en l'espace de deux ans à visibiliser davantage la nécessité vitale de protéger la terre des activités humaines destructrices. Préserver le vivant et lutter contre l'agro-industrie sont des objectifs que nous partageons avec ce mouvement. C'est pourquoi nous avons été côte-à-côte dans plusieurs actions d'envergure pour défendre la terre et l'eau, et sommes déterminés à nous battre pour la répartition équitable de ces communs. Face à l'urgence sociale et climatique que le monde agricole vit de plein fouet, la Confédération paysanne s'est logiquement engagée, comme elle l'a fait tout au long de son histoire, à œuvrer collectivement avec des militant.es citoyens pour protéger les terres agricoles, nos droits sociaux et déployer l'indispensable transition agroécologique de notre agriculture.

Dès qu'un mouvement écologique s'attaque aux intérêts de l'agro-industrie, dès qu'un mouvement social lutte pour préserver ses conquis, il est aujourd'hui systématiquement criminalisé et durement réprimé. Ces derniers mois, la violence d'Etat apparaît davantage à nu, en s'abattant sur les militant.es du mouvement social et écologique. Le vrai visage du néolibéralisme se révèle en effet brutalement lorsque des intérêts capitalistes puissants sont menacés par un légitime désir de justice sociale et climatique, de plus en plus prégnant parmi la jeunesse.

La menace de dissolution des Soulèvements de la Terre est une attaque directe à la liberté d'expression, d'opinion, d'association, de manifestation, aux droits humains, aux droits à l'eau et à l'alimentation et aux droits de l'environnement. Que ce soit par les observateurs de la Ligue des Droits de l'Homme ou les experts de l'ONU, les autorités françaises sont unanimement décrites comme engagées dans une grave dérive anti-démocratique.

Dissolution ou non, les questions soulevées par les mouvements sociaux et écologiques ne disparaîtront pas par enchantement. Les problèmes auxquels nous faisons face restent entiers : dérèglement climatique, baisse continue du nombre de paysan.nes, effondrement de la biodiversité... Dissoudre l'opposition est un mirage inconséquent de la part du gouvernement. Les décideurs politiques doivent dialoguer et agir sur les causes de ces problèmes, plutôt que tenter de réduire au silence toutes les critiques du modèle socioéconomique actuel.

La Confédération paysanne s'oppose à cette dissolution et continuera avec toutes les forces progressistes à se battre pour un monde meilleur qui préserve notre planète et qui protège les droits des paysan.nes, notamment leur accès à la terre et à l'eau.

 

La Confédération Paysanne